Shiho Nakami

Les personnes passaient devant elle, dans un sens ou dans l'autre, se dirigeant soit vers les portes de l'aéroport, soit vers le parking, cherchant leur voiture ou des proches. D'autres attendaient, debout près de leur bagages, seuls ou accompagnés, jetant parfois des coups d'oeil à leur montre. Quelques enfants jouaient, certains se couraient après. Un brouhaha reignait, mais elle n'y prêtait pas attention. Elle attendait juste sa tante et sa cousine, assise sur un banc, près de l'entrée de l'aéroport. Elle tourna la tête et s'aperçut dans une vitre : ce qu'elle voyait, c'était une jeune fille de 15 ans, Shiho Nakami, qui venait de perdre ses parents il y a quelques jours. Elle avait le teint un peu pâle, ses cheveux courts ébourrifés, elle portait un tee-shirt noir et un jean. A côté d'elle, une grosse valise couleur bordeaux. C'est alors que, derrière son propre reflet, elle vit deux personnes s'approcher d'elle. Elle tourna la tête dans leur direction. L'une était une femme qui devait avoir dans les 40 ans, et l'autre, une jeune fille qui semblait avoir à peu près son âge, marchaient vers elle. Finalement, la femme arriva à son niveau, s'arrêta et déclara :
«Ah, Shiho, je n'arrivais pas à te trouvée avec toute cette foule!»
L'intéressée se leva, se mettant ainsi à la hauteur de ses deux interlocutrices. Elle était déjà venue une fois au Japon, après son départ, en voyage pendant les grandes vacances, mais elle ne connaissait pas bien sa tante, et Aoko n'était revenue que vers la fin de son séjours d'un stage d'équitation.
«Bonjour.» Fit Shiho.
Un peu gênée par son comportement distant, sa tante continua, après lui avoir rendu son salut avec sa fille :
«Tu viens? J'ai du garé ma voiture asse zloin,il y a de ces mondes! Il faut dire que, puisque c'est les grandes vacances, beaucoup de gens voyagent, notre pays est un lieu touristique beaucoup visité!»
Malgré son air et son ton joyeux, elle n'arrivait pas à faire sourire sa nièce. Aoko, qui ne connaissait pas beaucoup les parents de Shiho, demanda :
«C'est si dur de perdre ses parents? En fait, moi, je crois que, à ta place, je pleurerais tous le temps sans pouvoir m'arrêtée.»
Sa réflexion lui valu un regard noir de la part de sa mère, mais cela fit un effet sur Shiho : les larmes lui montèrent aux yeux. Quelque peu désolée, sa tante déclara :
«Ca va? Tu.. Euh..»
De toute évidence, elle ne savait pas tellement comment réagir, comment la consolée. Elle ne connaissait pas beaucoup sa nièce. Aoko, elle, semblait un peu désolé d'avoir rappelé à sa cousine de mauvais souvenirs. Alors elle ajouta :
«Si tu...»
Elle ne put pas terminer sa phrase. Shiho éclata en sanglot sur l'épaule de sa cousine, sa tante s'étant baissée pour prendre sa valise. Surprise, Aoko passa une main réconfortante sur son dos.
Elle revoyait cet homme sonner à la porte de son ancienne maison, lui annoncer la mort accidentelle de ses parents. Elle se revoyait rester un instant bouche-bée, puis filer dans sa chambre et s'ébroulée sur osn lit en pleurant...
La jeune fille ne s'arrêta de pleure que un quart d'heure plus tard, à nouveau assise sur le banc. Les deux femmes avaient dissuadés les autres voyageurs de s'approché, souhaitant qu'on la laisse tranquille. Puis Shiho leva la tête vers Aoko, assise à côté d'elle. Celle-ci lui sourit et dit :
«Ca ira...»
Shiho lui rendit son sourire et les suivit, découvrant l'appartement où elle allait maintenant vivre, et découvrant ses nouvelles colocatrices...