Cross Wanajima.

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Le Personnage.
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Nom :

Prénom :

Surnoms :

Age :

Civilité :

Année :

Sections :

Autre

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Son Histoire.
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Sa Psychologie.
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Description Mentale :

Qualités & Défauts :

Ce qu'elle aime/déteste :

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Son Physique.
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Description Physique :

Physique :

Tenue vestimentaire :

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Jeu de Rôle.
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Exemple de RP :

la seule

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Le Rôliste.(facultatif)
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Surnom(s) :

Age :

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Terminale Messages : 99 Date d'inscription : 25/05/2009

Salut bien bienvenue parmis nous amuse toi Wink

Première Messages : 55 Date d'inscription : 24/04/2009

Bonjour =)

Tout d'abord, bienvenue sur notre merveilleux forum.

Ensuite...Je suis désolé mais l'avatar de Suigintou est déja pris. Il va falloir que tu en trouve un autre.

Après, au niveau de ton début de fiche.
J'ai bien aimé ton style d'écriture, c'est assez simple mais compréhensible. Mis a par ces petites fautes de syntaxes et d'orthographe :

" Les remarques sur son tangent rythme cardiaque et donc le fait qu’elle soit totalement faiblarde, cependant, ça, elle n’aime pas. "

" Ah, et les sourires en coins, c’est sur truck. [Il est] Rare de la voir totalement neutre."

Il y'a aussi beaucoup trop de virgules à mon goût.
Je n'ai rien relevé de plus ( si Akiro passe par la, ça risque d'être plus sévère niveau correction orthographique X) )

En tout cas j'ai hâte de lire la suite, ton personnage m'as l'air très intéressant ^^.

Le test rp est obligatoire. Naomi a déjà expliqué à quoi il servait ci dessus. Donc pour être validée, c'est une étape à subir . X)

Première Messages : 55 Date d'inscription : 24/04/2009

"70 lignes"

HISTOIRE.

Les yeux rivés sur le sol blanc et étincelant, une jeune fille réprimait une réponse insolente. Sa mère venait de lui intimer de la suivre. Pourquoi ? A quoi ça servait de toutes manières, de l’amener ici tous les mois, pour obtenir la même réponse ? « Tout va bien pour le moment, vous pouvez rentrer chez vous ». Oui, quel intérêt, hormis l’extirper à son intimité ? Mais Cross se contenta se souffler et d’obéir. Comme on le disait souvent, « plus vite elle y serait, plus vite elle en partirait ».
Entrant dans une nouvelle pièce, Suigintou s’autorisa à lever les yeux. Son regard violet se posa rapidement sur tout ce qui la composait ; cette pièce qu’elle croyait si bien connaître. Les murs blancs, l’espèce de lit d’occultation, le bureau si bien rangé de son médecin. Un sourire en coin lui échappa. C’était toujours la même chose, et c’était toujours aussi simple de distinguer le tintement des chaussures de cet homme dans le couloir. Se retournant vers l’ouverte de la porte, la jeune fille remarqua que sa mère avait déjà disparu. Tant mieux, cela lui laissait le temps de disparaître à son tour. Son cœur, bien que ce ne soit pas la meilleure chose pour elle, se mit à battre un peau plus fort, et ses joues à s’empourprées. Malgré tout ça, son ventre ne se tordit pas à l’approche de l’adulte potelé. Esquissant une mine mal à l’aise, elle s’adressa à lui, innocemment.

« Docteur... Je peux aller aux toilettes ? »

Sa peau blanche, ses yeux à demi plissés, ses quelques quinze années suffisaient à la rendre crédible. Après tout, si Cross détestait se trouver en la présence d’autres humains, et même animaux, son jeu d’actrice n’était pas à revoir. Elle y avait si longtemps songé, seule dans sa chambre, adossée contre le mur, l’expression grave. Et c’était si simple, pour elle, d’anticiper les moindres réactions des quelques personnes qu’elle se donnait la peine de manipuler.
L’homme hocha doucement la tête, froid. Il paraissait plutôt jeune, et pour la première fois, Cross remarqua son regard bleu et son air absent. A quoi pensait-il ? Quel âge avait-il, en réalité ? Elle ne l’avait jamais réellement fixé, mais... Il était plutôt beau. Secouant la tête, comme si cela suffisait à effacer ses pensées, l’adolescent le dépassa dans un bruissement de robe. Quelques secondes, et elle serait libre. Libre de vagabonder ça et là dans les couloirs de son hôpital, de sa prison, qui l’avait fait naître et ne se décidait pas à la laisser partir. Car chaque mois, cause de sa maladie, Suigintou revenait. Une visite, et c’était obligatoire. Et elle avait beau pertinemment savoir qu’elle n’y échapperait pas, retarder l’instant où quelqu’un serait forcé de la toucher la rendrait de bonne humeur... Tout du moins à son niveau. S’enfonçant dans cette blancheur qui contrastait avec le noir de sa robe, la jeune fille reconnu le directeur. Ses yeux s’écarquillèrent légèrement sous le coup de la surprise. Elle ne voulait pas qu’il la voit, pas qu’il lui parle, pas qu’il s’approche. Scrutant les possibilités qui s’offraient à elle pour l’éviter, cet homme puant et bien trop affectueux, elle discerna une porte. Et sans prendre la peine de réfléchir elle laissa ses doigts l’ouvrir. Doucement mais rapidement, elle la referma, fermant les yeux. Il suffisait d’attendre qu’il passe, et...

« Bonjour. »

Cross se retourna. Elle dû se contrôler pour ne pas sursauter ou même adopter une quelconque expression. Son visage resta neutre, impassible. Derrière un fin rideau, à travers lequel les ternes rayons de soleil filtraient. Elle distinguait aisément une silhouette masculine allongée sur le lit. Réticente, elle s’approcha pourtant. En fait, elle ne savait même pas ce qui la poussait à le faire. A quoi bon ? Elle allait partir, s’en aller dans quelques minutes à peine. Elle allait reprendre sa vie ennuyante et froide. Son cœur allait une fois de plus être examiné, mesuré. Sa mère allait lui caresser les cheveux, et son père lui sourire durant le dîner. Elle irait à l’école, passerait la plupart des cours la tête ailleurs, imaginant comment sécher les prochains jours. Son cerveau allait s’activer, seul, machinalement, ses sens allaient reprendre le dessus, lorsque le vent caresserait son visage, plutôt que dans cet espace confiné et anesthésié... Et pourtant, cette vois lui demandait de venir. Comme un lien invisible que ce jeune homme aurait tiré pour l’attirée à lui, comme une poupée qu’il l’aurait créée. Et Suigintou était incapable de refouler sa curiosité. Qui était-il... Non. Ce n’était pas important. Seulement... Pourquoi était-il ici ? Laissant ses bottes crisser sur le sol en plastique de la chambre, elle se planta enfin devant le pied du lit. Un lit d’hôpital classique et inconfortable. Pourtant ce détail, qui l’aurait horripilée en temps normal, lui parut sans importance lorsque ses yeux glissèrent sur le visage parfait du jeune homme allongé. Ses cheveux noirs, qui retombaient sur ses yeux, car trop longs et depuis trop longtemps laissés en bataille, contrastait avec sa peau blanche. Et puis ses yeux, bleus ciels, profonds et sombres. Il paraissait faible, malade. Pourtant, la vitalité qui émanait de lui allait jusqu’à enlacer Cross, si réticente à la lumière. Il était incroyablement sombre, et pourtant, son sourire tendre la troublait. Son corps mince et tout son être la déstabilisait. Elle n’avait jamais vu personne semblable à lui, si différent, si... Elle secoua à nouveau la tête, ses longs cheveux blancs suivant le mouvement avant de retomber sagement dans son dos. Incapable de lui parler, elle se contenta de plonger ses yeux violets dans les siens. Son sourire s’élargit, faisant presque naître une réaction chez elle. Pourtant, elle serra les dents, se forçant à rester immobile. Le temps avait ralentit, sans qu’elle s’en rende compte, car ce ne fut seulement qu’à cet instant que le directeur et sa troupe passèrent bruyamment à coté de cette chambre, laissant leurs voix porter jusqu’au-delà de la porte. Distraite, Suigi perçut pour autant la nouvelle manifestation de la voix de l’adolescent.

« Je suis Edouard. Et toi ? »

Ses yeux s’abaissèrent un instant sur l’aiguille plantée dans son bras nu. Même là, sa peau était blafarde et maigre. Et cette aiguille s’enfonçait dans sa peau, injectant un liquide translucide dans son sang. Alors au lieu de répondre à sa question, elle s’interrogea sur ce qu’il avait. Sa voix, froide, résonna en brisant le silence qu’elle avait elle-même instauré.

« A quoi ça sert ? »

Il fronça les sourcils, la lassitude étreignant un instant ses traits fins. Lui aussi mit du temps à répondre, sa maturité apparaissant soudainement. Il était plus qu’elle, sans aucun doute. Avait-il 17 ans ou 18 ? Suigintou n’en avait aucune idée, et ne s’abaisserait pas à lui demander autre chose. Pff. D’abord que faisait-elle encore ici ? On allait la chercher, et elle réapparaîtrait innocemment. Comme d’habitude. Comme chaque fois qu’elle décidait de partir en vadrouille dans cet endroit qu’elle connaissait désormais si bien, et comme chaque fois qu’elle décidait de se cacher dans sa vie monotone et faite de manipulations. Cross était l’araignée de cet hôpital, ayant finement tissé sa toile au fil du temps, patiemment. Pourtant, aujourd’hui plus que jamais, elle se sentait comme prise au piège. Elle ne connaissait rien – hormis le prénom – de ce jeune homme si intriguant et mystérieux. Elle voulait être en position de supériorité. Elle voulait l’entrainer avec elle, entre ses bras, et non se faire avoir par sa belle voix. Voix qui murmura enfin.

« A me maintenir en vie. »

Sans comprendre pourquoi et sans s’y attendre, le cœur de la jeune fille se serra, se tordant dans une douleur encore inconnue pour elle. Etait-ce ce qu’on appelait pitié ? Ce dont elle était certaine, c’était que ça lui faisait mal ; et qu’elle détestait ça. Son visage s’assombrit, presque triste. Toujours, elle se peignait d’être la plus faible dans sa classe, de n’avoir accès qu’à la réflexion et pas aux activités physiques... Pourtant, elle trouvait des moyens bien particuliers de se défouler. Et là, elle trouvait son comportement bien naïf, car sa vie n’était pas en danger. Tout du moins pas pour le moment. Et lui, être si beau et si spécial, ne pouvait strictement rien faire. Etait-ce de l’égoïsme de penser qu’elle appréciait de ne pas être à sa place ? De toutes manières, qu’il meurt donc, Cross n’en avait rien à faire. Si aujourd’hui elle se laissait aller à rester avec lui, aller jusqu’à l’admirer, demain, enfin, le mois prochain ce serait différent. S’il était encore en vie, bien entendu. La jeune femme aux cheveux blancs réprima un rire moqueur, mais ne put empêcher son regard de sa renfoncer. Oui, cet Edouard n’était qu’un vivant que d’autres avaient décidés de maintenir en vie. Mais bientôt, les morts et la Mort elle-même le réclamerait. Qu’avait-il de si plaisait pour la grande faucheuse noire ? Pourquoi avait-elle décidé de se pencher sur lui et pas un autre, sur son berceau ou son visage d’enfant ? A moins qu’il soit atteint d’une maladie foudroyante depuis peu ?
Brisant le cour de ses pensées, Edouard parla à nouveau. Mais quelque chose était différent dans sa voix. Quelque chose avait changé, et les yeux de Suigintou cherchèrent les siens. Sa surprise la trahit et elle recula d’un pas. Son sourire avait changé, découvrant ses dents blanches et brillantes. Son regard bleu riait, ses traits étaient tordus dans une expression mêlée de mépris et de sarcasme.

« Ca t’amuse, Suigintou ? »

Oui, froide. Bien plus froide que la sienne. Sa voix résonnait dans sa tête, puissante. C’était quoi, ces conneries ?! Comment connaissait-il son réel prénom ? Et puis pourquoi ce changement d’attitude ? Elle... Se retournant pour échapper à l’emprise de son regard, Cross respira lentement. Son cœur s’affolait. Bien trop, comme jamais. Pourquoi ? Ses yeux s’embrumèrent. Elle ne comprenait pas. Il... Qui était-il ? Un humain. Un humain faible et ignare. Un garçon qu’elle ne connaissait pas et qui cherchait à la déstabiliser. A moins qu’elle ne soit que dans un rêve ? Un rêve qui apporterait enfin quelqu’un qui lui ressemblait, quelqu’un qu’elle cherchait désespérément sans se l’avouer ? Alors c’était un cauchemar. Destiné à lui apprendre qu’il fallait parfois lâcher prise. Les mains portées à ses yeux pour dissimuler ses lèvres, elle ne le regarda pas. Elle s’élança une dernière fois vers la porte, vers cette sortie qui lui apparaissait désormais comme une libération. Elle ne voulait jamais le revoir, jamais rien avoir à faire avec lui. Plus rien. Ils ne se ressemblaient pas. Il n’était qu’un incapable. Et la maîtresse de ces lieux.

[ ... ]

Cross, l’air grave et blasé, s’avançait dans les couloirs de son collège. Elle évitait magistralement le contact des autres élèves, sa petite taille l’y aidant. Et son sac plaqué sur sa poitrine plutôt que dans son dos, elle fixait leurs jambes, plutôt que de s’ennuyer à croiser leurs regards inquisiteurs et vides. De cette façon, elle anticipait leurs mouvements, et un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle évita de justesse une autre fille. Celle-ci venait de déboucher dans le couloir, alors, c’avait été plus dur de la voir arriver. La sonnerie signalant le début des cours éteint le sourire de la jeune fille aux yeux violets. Elle n’avait aucune envie de se retrouver dans la même pièce qu’un tas d’ignorants – enfin, la plupart l’étaient. Il arrivait que certains la surprennent, et bien que supérieurement intelligente, elle n’était pas reconnue comme le génie de la classe. Il y avait cet autre garçon potelé et blondinet occupant cette place, qu’elle détestait. Tout dans ses manières le destinait à être le plus populaire, sympathique, adoré. Comme s’il avait en plus fallut qu’il soit doté d’un cerveau à sa naissance. Quoi qu’il en soit, elle n’avait pas le choix. Pas aujourd’hui, alors qu’il y avait contrôle de physique. Si elle n’avait aucun scrupule à sécher les cours, l’avouant sans complexe à sa mère, elle préférait ne pas se faire remarquer les jours d’examens. Et puis après tout, cela était une nouvelle raison pour prouver à l’autre surdoué de la classe qu’elle avait des meilleures notes que lui en matière scientifique. Un rire silencieux résonna dans son esprit. Ouais, c’était ça. L’écraser lamentablement d’un point. Un 19 valait plus qu’un 18. Le cerveau de Suigintou valait plus que celui de cet incapable.
Entrant dans la classe, la jeune fille s’assit au fond. C’était comme sa place attitrée, et jamais un professeur n’avait décidé de l’y changer. Autant pour eux.
Le professeur de physique, puisque c’était déjà le contrôle, passa distribuer la feuille. Cross cru le voir hésiter devant sa table. Elle releva les yeux vers lui, précédemment en train de fouiller dans sa trousse pour son stylo favoris orné de dentelle collée, souriant sournoisement. Elle faillit lui demander s’il y avait un problème avant qu’il ne soupire et dépose la feuille sur sa table. Aaaah. Enfin quelque chose qui allait détendre son esprit, tout du moins le sortir de son ennui. Elle serait obligée de réfléchir, mais elle appréciait ces moments là. Son sentiment de solitude la quittait définitivement, et c’était agréable, bien qu’elle n’y fasse pas attention le reste du temps. Elle se sentait plus légère, plus libre de ses actes comme des pensées... Ce qui était plutôt erroné, étant donné qu’elle donnait une réponse prévue à un exercice calculé. Mais qu’importe.
Délaissant son air à demi sadique pour quelque chose de plus sincère, étant certaine que personne ne la remarquerait, bien que ce soit l’inconscient de Suigi qui agissait plus que sa volonté, tous les nez plongés sur les copies, elle empoigna son stylo plume. Un dans la main droite et un autre dans la main gauche, au cas ou il y aurait une panne d’encre. Et oui, car la Miss était également Ambidextre. Elle n’avait que ça à faire.

[ ... ]

l

il

Monter l’escalier

elle

il

sa

Comme la première fois

La dernière fois

comprenait

[ … ]

Mais la vie de Suigintou ne s’était pas arrêtée à ce moment-là. Ce moment où elle avait cru mourir et naître à la fois, cet instant ou son existence même avait parut terne et inutile. Cet instant ou son cœur s’était tordu devant lui. Et si elle était obligée de faire comme si de rien n’était, de suivre ses cours et tout le reste… Elle ne respirait plus que pour un seul jour. Le jour de sa visite médicale, ce jour qu’elle avait tant détesté auparavant . Elle voulait apprendre. Elle voulait lui parler, entendre sa voix, ressentir cette légèreté nouvelle la traverser. Ah ah. Qu’elle idiote elle faisait, à chercher ces choses qu’elle méprisait… le reste du temps. Qu’elle idiote elle faisait, à vouloir s’approcher d’un mort. Car si Cross avait apprit beaucoup de choses depuis leur première « rencontre », de ce coté-là, rien n’avait été perturbé. Dans son esprit – mais peut-être pas dans son cœur – Edouard Evans était déjà mort ; et elle n’avait pas assisté à son enterrement. Elle ne le connaissait pas, après tout. C’était si étrange, si nouveau. Tous les autres ressentaient-ils la même chose avec tout le monde ? Ca devait être comme vivre sur un petit nuage… de conneries. De plus, la jeune fille avait beau se mépriser d’avance, son regard ne pouvait s’empêcher de s’attendrir, lorsqu’elle fixait la fenêtre, tentant de dessiner ses traits. Elle estimait que si toutes les relations « habituelles » étaient égales à ce sentiment, les gens loupaient beaucoup de chose. Car une fois, juste une fois, fixer un être, se plonger dans ses cheveux, admirer son air et songer à ses pensées, ça n’était pas comparable. Et sur ce point, elle avait bien raison. Un mort n’était jamais comme les autres. Edouard Evans n’existait peut-être pas, allez savoir…

[ … ]

Doucement, Cross s'assit sur la chaise, passant ses mains sur sa robe afin de défaire les plis. Ses longs cheveux blancs suivirent le mouvements, tombant sur ses épaules aussi bien que dans le creux de son dos. Son sourire n’échappait pas à son interlocuteur. Mais elle s’en fichait, après tout, c’était un jour particulier. Bientôt six mois qu’elle le voyait régulièrement, et bientôt six moi qu’elle ne se sentait plus aussi lâche. Avec lui, et lui seul, la jeune femme parvenait à parler. Elle allait même jusqu’à s’ouvrir à lui, lui avouer ce qu’elle ressentait réellement. Et jamais il ne la jugeait… Sûrement avait-il fait et pensé pire. A vrai dire, lui restait silencieux sur son passé. Il s’était pourtant énervé… Cross serra les dents à se souvenir. Enervé, lorsqu’elle lui avait dit qu’elle savait tout sur lui. Quoi que ce n’était pas exacte, il n’y avait eu que son dossier pour la renseigner. Elle avait entrevu la colère briller dans ses yeux bleus, son sourire se transformer en rictus. Mais son sourire personnel s’était étendu, mesquin. S’il détestait tant qu’on sache qui il était réellement, pourquoi avoir fait l’erreur de l’appeler par son prénom ? Dès le premier jour. Dès qu’elle s’était rattachée à lui, emmêler dans ses filets, sans même s’en rendre compte.
La voix d’Edouard l’extirpa de ses pensées.

« C’est l’hiver, n’est-ce pas ? »

Elle hocha la tête. Il n’avait jamais le droit de sortir, alors elle lui relatait de tout ce qu’il souhaitait savoir. Il devait se sentir enfermé, lui qui avait engendré sa propre liberté, lui qui s’était battu pour garder les yeux rivés vers le ciel… Et il finissait dans ce ciel, cloîtré entre quatre murs, se suffisant à lui voler son terrain de jeu.

« Tu ressembles à l’hiver. »

Elle ne cilla pas. Ses cheveux, peut-être ? Son air triste ? A moins qu’il parle encore de son allure générale, presque perfide, comme il le disait si bien ? Cross abandonna dors et déjà de comprendre le sens de sa phrase. Toujours, le jeune adulte parlait mystérieusement. Protégeant son cœur et ses pensées par la glace, comme elle-même le faisait si bien parfois. Edouard, quant à lui, ne lui apparaissait nullement comme une chose descriptible. La blancheur du monde qu’elle distinguait à travers la fenêtre contrastait avec le noir charbon de ses cheveux, et sa peau encore plus blafarde que la sienne semblait faite de cristaux. Il n’était pas beau, il était magnifique. Elle ne l’avait jamais connu en dehors de cet endroit, si plein de vitalité et de vice. Pour autant, elle ne regrettait pas. Jamais elle ne l’aurait suivit, dans ce monde extérieur qui lui faisait si peur, à elle, pauvre petite fille égarée dans les tumultes de l’indifférence.
Finalement, peut-être avait-il oublié ? Peut-être ne savait-il pas ? A moins que Suigintou le comprenne enfin ? On était le 21 Décembre. Le jour du solstice d’hiver, jour où la neige tombait. Et plus particulièrement était tombée, il y a exactement seize ans de cela, dans un coin perdu du Japon. A 23h, notamment. L’heure exacte de sa naissance.

« Joyeux Anniversaire… »

Son ton était faible, ses yeux fermés. Le visage de Suigintou se crispa. Il avait mal. Plus mal qu’elle. Combien de temps lui restait-il à vivre, alors qu’une nouvelle année s’ajoutait à sa propre existence ? A son tour, la jeune femme ferma les yeux. Son regard violet s’éteint sur ce que comptait peut-être le plus pour elle. Non. Non, ce n’était pas ça. N’est-ce pas ? ! C’était juste une distraction comme une autre, qui prendrait fin, sans qu’elle puisse rien faire. Un jeu dont elle serait la gagnante, comme toujours. Et Edouard disparaîtrait de l’univers même, lui laissant tout le plaisir de tisser à nouveau sa taille, ici… Soudainement, mais doucement, elle sentit des doigts glacés touchés sa peau. Un frisson la parcourra. Cross refoula le haut-le-cœur qui la prenait, se maîtrisant pour ne pas ouvrir les yeux. C’était… Doux. Agréable. Mais si froid. Sa propre main se leva jusqu’à la sienne. Elle le força à caresser du dos de sa main sa joue encore quelques instants. Elle le sentait cherche quelque chose, sans l’atteindre. Et elle se laissait bercer par cette sensation inconnue, une fois de plus qu’il était le seul à lui procurer.

« Suis-je ton ami, Suigintou ? »

Elle stoppa son mouvement. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres fines et rosées. Ses paupières restèrent closes, telle la poupée qu’elle avait l’impression d’être. Comme si c’était elle que la mort était venue chercher.

« Tu peux toujours rêver, Edouard. »

[ … ]

Et le cœur de Suigintou s’arrêta de battre, au lieu de s’affoler.
C’était pire que ce qu’elle avait imaginé, rêvé, que ce qu’elle avait refoulé depuis leur « toujours ». C’était pire que le malaise qu’elle ressentait dans toutes sortes de situations – c’était le vide. Elle ne ressentait plus rien, ni même l’horreur. Son cœur était froid, son esprit dissimulé loin de ce qui semblait pourtant être Suigintou Cross Wanajima. Enfin, si, elle ressentait quelque chose. Elle avait mal – physiquement. Mal au niveau du cœur. Et son corps s’embrassait, violemment. Puis, en l’espace de quelques secondes, redevenait un bloc de glace inerte. Prostrée devant une chambre vide, dont les draps blancs étaient encore tâchés de sang. La main encore sur la poignée, mais figée. Cette jeune fille était devenue une statue. Une de ces personnes incroyables que l’on rencontre dans les livres, comme un de ces héros qui perd son héroïne. Et puis Cross, cela avait plus d’un sens. Sa drogue, c’était lui. La seule personne dont elle ne pouvait se défendre, la seule présence qu’elle haïssait mais ne pouvait s’empêcher de désirer. De tout son êtres, de toutes les pores de sa peau. C’était sa voix qui la transportait, son cœur qu’elle aimait entendre battre – même faiblement. Mais à présent, sa fugace addiction n’avait plus de raison d’être. Son existence allait reprendre. Et comme tant d’autres, elle allait recommencer à se contenter de survivre. Au fond, l’insensibilité ne valait-elle pas mieux qu’une quelconque émotion ? Ce vide qui la caractérisait à l’instant même avait-il bien fait de la quitter, les sept derniers mois ? Enfin… Qu’importe. Il était revenu. Revenu en échange du départ de son Edouard. C’était tout ce qui comptait, n’est-ce pas ?
Le corps de la jeune fille s’écroula sur le sol. Son cœur, si fragile, s’était presque arrêté. Sa respiration était inexistante, son regard fixé Kira seul savait où. Et les personnes qui affluèrent autour d’elle ne la dérangèrent pas, pour une fois. Car une seule pensée l’obsédait, une seule certitude : elle était à nouveau seule.

FIN.

~~sera~~

Première Messages : 55 Date d'inscription : 24/04/2009

Je suis d'accord pour la validation, manque un Admin =).

il faudrait recadrer l'histoire dans la fiche, sinon elle a l'air incomplète bien que c'est loin d'être le cas. Dans l'ensemble c'est bon pour moi aussi, fiche validée. Bienvenue parmi nous !

Bonsoir.

Un peu "banale" comme histoire, mais tout de même bien rédigée. Personnellement, je ne dirais pas que j'ai été emporté, mais ca n'était tout de même pas un supplice de lire cette longue histoire.

Mis a par quelques petites incohérences que tu ne seras pas obligée de changé, ta fiche est bien construite. J'aime particulièrement le style que tu as utilisé pour décrire la psychologie de ton personnage.

Quelques fautes de syntaxes et d'orthographes, mais elles sont des plus moindres donc...

Fiche validée.

Bienvenue à la Yami-Gaku, bon rp a toi.